Le 11 mars 2015 : Le Rocher Blanc (Belledonne)
Le Rocher Blanc est une grande classique de ski de rando, rien de très original. Mais je crois bien que ce fut ma plus belle randonnée à skis de 2015, avec cette saveur si particulière du "temps volé", arraché au quotidien et au train-train du boulot: un début du mois de mars très ensoleillé, mais pas forcément les weekends, beaucoup de journées à contempler le beau temps derrière les vitres de mon bureau. Cette semaine-là, je n'y tiens plus, je pose une demie-journée, et nous voila partis!
Départ : Fond-de-France, au bout de la route du gîte La
Martinette.
Sur les skis à 7h20, nous commençons par remonter un sentier
en forêt en direction du gîte de la Combe Madame.
A peu près 1h20 après notre départ, nous atteignons le
refuge de la Combe Madame, première grosse étape. Juste après le refuge, il nous faut déchausser
pour traversée une coulée d’avalanche. La montée se poursuit, régulière, une
portion un peu plus raide après la coulée, s’ensuit un bref replat avant une
nouvelle portion raide, que je franchis à un bon rythme, je le payerai plus
tard…
Mais il est où ce sommet ? Tout au fond là-bas, loin,
bien loin, il me semble l’apercevoir. Après cette petite accélération, j’ai des
doutes, il reste du chemin, nous sommes fatigués, je dois être au boulot avant
14h30. Y arriverons-nous ?
C’est fou comme le fait de se mettre un peu dans le rouge à
un moment ne pardonne pas en ski de rando. On accélère, on force un bon coup,
on se dit qu’il suffira de ralentir pour récupérer et en fait, même plus
lentement, on sent que le corps a besoin de forcer pour continuer à avancer, et
donc il est difficile de récupérer de l’accélération précédente. D’un coup, les
pieds se mettent à peser très lourd, chaque pas devient un effort. Mais, j’ai
tellement envie, au fond, de l’atteindre ce sommet. Il fait si beau, c’est si
bon d’être là où je suis. Et la descente promet d’être agréable, pour une fois
(c’est rare en ski de rando pour moi), je l’envisage sans trop de crainte, la
large combe me paraît bien accueillante, j’ai hâte de m’y laisser glisser.
Alors que j’ai l’impression de me traîner lamentablement,
nous voyons déboucher 2 skieurs à la descente. Voilà qui attise le désir de se
laisser descendre à son tour. Nous
n’avions croisé personne jusqu’à présent. Le sommet est désormais tout proche,
nous longeons l’arête, quelques conversions un peu plus resserrées, quelques
plaques de glace…et le sommet ! Un grand plaisir de
l’atteindre! 3h 20 de
montée environ, pour presque 1900 m de dénivelée positive.
Et c’est parti pour la descente ! Premiers mètres un peu délicat avec
les plaques de glace, puis, la combe se déroule devant nous. J’apprécie les
premiers virages, j’arrive à tourner pas trop mal, je me dis, qu’enfin, j’ai
progressé. Il faut savourer. Mais c’est
dur de savourer vraiment la descente en ski de rando, je suis vite à la traîne,
j’ai les jambes qui chauffent, puis qui tremblent à toute vitesse, la neige est
changeante…Bref, il faut déguster par instants !
De beaux passages dans une poudre un peu durcie, le
chasse-neige revient en force j’en pleurerais presque de dépit…y a encore du
boulot. Je me prends quelques gamelles, je me dis que c’est bon signe, c’est le
métier qui rentre. Celle la tête la 1ère sur la neige gelée me
plaira moyennement…
Puis, nous arrivons sur une neige plus dure, pas encore
assez réchauffée par le soleil, il est un peu tôt. Les jambes fatiguent, je ravale sérieusement
l’espoir de réussir encore quelques virages corrects…Le ski-survie se met en
place !
Retour à la voiture à 12h20. Pile 5h.
La Traversée de la Meije
Les 26 et 27 juillet 2014: Montée au refuge du Promontoire par les
Enfetchores puis traversée des arêtes de la Meije.
En quelques mots, verglas et sueurs froides dans la muraille Castelnau, une traversée magique du Glacier Carré, suspendu, irréel, émerveillement au sommet du Grand Pic.
L'estomac qui se noue dans la délicate remontée de la goulotte Zgismondy au début de la traversée des arêtes.
Les arêtes en plein ciel, le Doigt de Dieu et ses rappels, attention bouchons à l'heure de pointe!
12h de course pour arriver jusqu'au refuge de l'Aigle.
15h15 au total.
L'estomac qui se noue dans la délicate remontée de la goulotte Zgismondy au début de la traversée des arêtes.
Les arêtes en plein ciel, le Doigt de Dieu et ses rappels, attention bouchons à l'heure de pointe!
12h de course pour arriver jusqu'au refuge de l'Aigle.
15h15 au total.
Merci Mathias pour ce
beau cadeau, de m’avoir permis de réaliser cette course dont je rêvais depuis
mes tous premiers pas en haute montagne.
La Dibona et les plaisirs de la grimpe automnale
Voie: Coup de Bambou, le 28 octobre 2014
Grand soleil, grand bleu, lumières d’automne, montagne
déserte, une impression d’irréalité…
Nous grimpons en corde tendue, sauf pour les longueurs plus
difficiles. Un pas de 7A/A0 en traversée dès la 2ème longueur, pas
si difficile en tirant sur toutes les dégaines ! S’ensuit une section qui
déroule, très belle et agréable. Un nouveau passage raide, plus délicat
celui-ci.
Toute la fin est esthétique mais soutenue.
Et nous voilà au sommet de cette belle Aiguille Dibona, si
effilée, si esthétique. Il est 14h. 3h30 de belle escalade.
Arrivée au sommet de la Dibona |
Nous sommes de retour au refuge et peu avant 17h, le soleil disparaît derrière les montagnes.
L’ombre paraît bien hostile, on sent la rudesse de l’hiver qui approche. On se
replie dans la belle salle du refuge, bientôt sombre elle aussi. Période
propice à la méditation, à la contemplation, …et au repos ! Nous dînons à
18h, sommes au lit à 19h15. Le lendemain, nous enchaînons deux magnifiques voies dans les Tours rouges: "Courage, fuyons" et "La Polka du Pilier voltigeur".
Puis, il faut
redescendre, replonger dans la vallée, dans la ville, mettre un terme à ces
heures enchantées, au-delà du réel, par la solitude de la montagne, les
contrastes de lumière si forts à cette saison, ces jours si brefs…J’ai
découvert une montagne avec une saveur différente, à la fois accueillante et
prête à nous repousser, comme nous dévoilant en une journée un condensé des 4
saisons là-haut, le soleil qui tape, l’ombre si hostile et froide, la lumière
chaude et orangée, la nuit d’hiver enveloppante…Le sentiment de moments volés,
au quotidien, bien sûr, mais aussi au rythme inexorable des saisons, d’avoir
appuyé quelques heures sur « pause » avant l’arrivée de l’hiver.
Coup de Bambou à La Dibona
Courage fuyons
La Polka du pilier voltigeur
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