Un an jour pour jour...
Que de temps écoulé et que de nouveautés!
Mathias s'est remis de son accident, cahin, caha, encore des séquelles, encore une cheville bien raide..
Un événement beaucoup plus gai: une petite Elsa est née le 6 mai dernier.
Sans tomber dans les poncifs..un immense bonheur de la voir naître et de la voir grandir.
Elsa, dans 2 jours, tu auras 5 mois, déjà...
Dégaines et baskets
mardi 4 octobre 2016
mercredi 7 octobre 2015
Le 4 octobre 2015: Ambiances automnales
Après toutes ces émotions, retour paisible à la montagne, petit weekend dans le Vénéon avec mes parents.
Les chutes de neige du samedi soir ont illuminé la montagne. Sous le soleil, dimanche, une montée magnifique en direction du refuge du Soreiller, entre été et hiver, ombre et lumière, froidure menaçante et soleil réconfortant.
Un superbe bol d'air, de nature et de montagne!
Crevasse
8h30, nous embarquons pour aller au sommet du Klein Matterhorn, téléphérique le plus haut
d’Europe qui culmine à plus de 3800m d’altitude. 4 tronçons, au sommet, plus de
skieurs que d’alpinistes, des pistes damées, une montée à 65 € l’unité,
beaucoup trop cher, heureusement que nous avons prévu de rentabiliser la montée
en effectuant le lendemain l’ascension du Cervin.
Nous traversons en légère
descente sous les différents sommets du Breithorn. La neige fraîche crisse sous
nos pas, le panorama est magnifique. Nous entamons la montée vers le 1er
sommet, une petite portion plus raide puis des lacets que nous enchaînons à
bonne allure. Nous voilà sur l’arête. Nous grignotons une barre,
savourons le paysage et commençons la traversée. Un petit ressaut mixte très
facile nous amène au sommet du Breithorn oriental. La désescalade de l’autre
côté semble scabreuse. Nous faisons un rappel. Il nous faut en faire un 2ème,
très court, pour reprendre pied sur l’arête. De là où nous sommes, la réception
et le rappel en lui-même paraissent débonnaires. Mathias installe vite la
corde, ne fait pas de nœud au bout. Je l’interroge, il me dit, que c’est ok,
que le rappel est très court. Il me demande de le dévacher, je le vois
commencer à descendre et…d’un seul coup, je regarde en bas et le vois, assis,
en train de glisser sur le glacier. Je ne comprends pas, ou trop bien, j’ai vu
la crevasse béante en contrebas. Je sais qu’il n’y aura pas de nœud en bout de
corde pour stopper la chute. Je lui crie de s’arrêter, mais c’est peine perdue,
en quelques centièmes de secondes, je le vois disparaître, un cliquetis brutal
près de moi, la corde est arrachée du relais.Le Cervin depuis Zermatt |
Cris, hélico, secours, mouflage.
...
Mathias s'en sort avec une déchirure au diaphragme, qui nécessite une intervention chirurgicale, et une fracture de la cheville, opérée également.
Merci à la bonne étoile!
Et début d'une longue convalescence...
lundi 7 septembre 2015
Le 6 septembre 2015: Abracadabrantesque au Rocher de l'Homme
Reprise de la grimpe après plus d’un mois d’arrêt pour ma
part ! Avec une voie…bien raide !
L’approche depuis Bachat-Bouloud à Chamrousse
est très rapide, très peu de dénivelé, juste l’accès aux voies elles-mêmes un
peu délicat, via une sente très raide puis une désescalade le long d’un câble.
Nous commençons…dans la mauvaise voie ! Traversée à
gauche pour rejoindre la bonne voie. La première longueur est « jardiland »,
du 3 au milieu des touffes d’herbe. Mais, à partir de la 2ème
longueur, cela devient de la vraie escalade, une fois n'est pas coutume, pas
question de progresser en corde tendue ! Le rocher est un peu déroutant,
mais me convient bien, pas de pas dalleux trop techniques, des petites marches
à bien utiliser, globalement de bonnes prises de mains. Sans doute ce style
convient-il bien à la grimpeuse de salle que je suis… !
Le « crux » est annoncé pour le début de la 3ème
longueur : passage sur un éperon/dièdre très raide, mais avec des prises
correctes. Mathias s’en sort pas mal, en tirant un peu au clou. Pour moi, en
second, j’essaie de m’appliquer mais m’autorise toutefois un petite aide de la
dégaine. Le « crux » passé, nous ne sommes pas au bout de nos peines :
deux longueurs cotées 6c, puis les suivantes, cotées 6a/6a+, pas faciles non
plus. Globalement, tout le reste de la voie nous paraîtra assez rude. Joli,
mais technique et physique. Nous jouons le jeu sérieusement jusqu’à la 6ème
longueur. Je tente de faire les mouvements dans les deux longueurs de 6c, ou au moins, je tente
de comprendre ce qu’il faudrait faire pour passer. Je ne reste pas trop pendue,
mais la corde bien tendue est quand même une bonne aide ! Ensuite, la
fatigue nous rattrape et nous sommes moins performants.
Replat arboré avant la dernière longueur, avec une portion
en 6c+. Il nous a fait bien transpirer ce 6 c+. Vraiment difficile !
Mathias passe en artif’ tire-dégaines, je fais de même, avec le handicap de ma
plus petite taille, et mets donc un certain temps à franchir le passage !
Nous sommes bien contents à la sortie de cette voie, fatigués, les épaules et
les avant-bras endoloris mais motivés pour d’autres réalisations.
Pas de redescente galère, ni de rappels interminables, un sentier, un peu raide, puis
très bon, nous ramène tranquillement à la voiture.
Parking-début de l’escalade : 1h30
Temps dans la voie : 4h
En tout : 6h30
jeudi 27 août 2015
Le 23 août 2015: le Tour de la Grande Casse
Le défi trail de la saison !
63 km et 3850 m de D+. Départ et arrivée à Pralognan-la-Vanoise.
Sur la ligne de départ, on nous
annonce une météo plus favorable que celle prévue la veille qui était pluvieuse
et orageuse. Le sens du parcours a d’ailleurs été inversé par rapport au sens
« normal », à cause des risques d’orages.
Tant mieux ! Je me sentais
peu motivée pour toute une course sous la pluie !
5h pile, nous nous élançons, près
de 200 coureurs, dans la nuit encore noire. Quelques mètres dans Pralognan, où
je m’efforce de prendre mon rythme et fais quelques accélérations pour ne pas
être retardée par des coureurs plus lents. Je sème même Mathias à un moment,
j’ai profité d’une « ouverture » sur la droite ! Très vite, cela
grimpe, sur une large piste, puis sur un petit sentier en lacets, à nouveau une
large piste. Mathias, qui a couru avec moi les premières minutes, me distance
rapidement. Je le vois un moment devant moi, puis, ne le vois plus. Quand
nous approchons du Col de la Vanoise, premier col de ce périple, le temps se
dégrade, le jour se lève, mais dans la grisaille et la bruine. Je fulmine
intérieurement, cela fait à peine 1h que nous sommes partis, je sens déjà mes
doigts gourds sous l’effet du froid et dois m’arrêter pour enfiler ma veste
de pluie. Voilà qui augure mal de la suite…
Premier ravitaillement au Refuge
du Col de la Vanoise. Je ne suis pas trop « dedans », j’ai froid, la
pluie me sape le moral. Je mange un peu et repars, la tête ailleurs. Quelques
minutes plus tard, la pluie cesse, le soleil point derrière les nuages, tout
semble s’éclairer et se simplifier d’un coup. Je me remets dans la course,
mange une barre, ne crains plus l’abandon. Une grosse bouffée d’énergie et
d’optimisme me redonne courage et motivation. Une portion roulante, une descente,
une autre portion roulante avant une remontée vers le Refuge de la Leisse. Le
paysage est magnifique, ce sera la plus belle portion du parcours, hautes
montagnes au loin, grandes étendues herbeuses, lacs glaciaires, un mélange
superbe de la rudesse de la haute montagne, de la sérénité des alpages et de la
magie des lacs.
2ème ravitaillement
très sympathique au Refuge de la Leisse. Je fais une pause relativement courte,
mais régénératrice. J’ai le moral, les kilomètres me semblent défiler à bonne
vitesse. Mais il ne faut pas oublier, qu’avec le changement de sens de la
course, le plus dur se retrouve à la fin du parcours…
Encore un peu de montée, des
portions bien roulantes, et voilà le Col de la Leisse. 2ème
col ! Longue descente ensuite vers la station de ski de Val Claret.
Etrange de voir surgir de la montagne les énormes constructions des remontées
mécaniques, après plusieurs heures au cœur de la nature préservée du Parc
National de la Vanoise. J’avance à un bon rythme pendant toute cette partie.
Les étapes de la course défilent dans ma tête. Le prochain ravito ? A
quelle heure vais-je arriver à Pralognan? Ah ! Ce qu’on l’attend
l’arrivée, dans une telle course ! Je m’interdis de trop y penser, pour
l’instant, il reste encore trop de chemin à parcourir. Derniers mètres de
descente et j’atteins le ravitaillement de Val Claret, en plein vent, au milieu
d’une station de ski qui fait peine à voir sans neige…Je ne m’attarde pas.
J’espérais un ravitaillement plus conséquent, en aliments salés notamment, et
suis un peu déçue. Je me rabats surs les TUCS et le thé chaud sucré !
C’est reparti pour la montée vers
le Col du Palet, très courte, que je prévoyais beaucoup plus longue et dure. En
revanche, la descente…
Elle commence sous de bons
auspices. J’ai toujours ma belle motivation du début. Je garde un rythme régulier
mais…cela n’en finit pas… Une longue piste carrossable qui mène à des bergeries
et refuges d’alpage, dont je ne vois pas le bout et j’ai l’impression
décourageante de ne pas avancer. Une douleur au genou gauche pointe le bout de
son nez dans les portions raides, le système digestif est malmené par cette
longue période de course à grandes foulées. Je repasse dans ma tête le déroulé du parcours,
me mets à marcher et jette un coup d’œil
au Roadbook. Mais il est où ce ravitaillement du Laisonney-d’En-Bas ? En
bas, bien en bas, ça c’est sûr !! Un coureur me double à ce moment-là et
m’encourage. Je ne me sens pas épuisée, j’en ai simplement ras-le-bol de ces
lacets qui n’avancent pas , de cette descente archi-monotone qui me met le
ventre en vrac et malmène mon genou. Cahin- caha, je finis par atteindre le
ravitaillement.
Je décide d’y faire une bonne
pause, pour reprendre mes esprits, prendre un anti-inflammatoire pour mon genou,
couper un peu la course car je n’ai fait que de très courtes pauses jusque là.
Mes soucis digestifs m’inquiètent, je sais que les maux de ventre peuvent
empêcher de courir et donc rendre interminable une course…Je repars, en
marchant, pour me donner le temps de digérer ce que je viens de manger. Je
marche sur la route, en légère descente. Cela ne monte pas encore ?
J’attends le dénivelé avec impatience. Au bout de quelques minutes, je me sens
beaucoup mieux et peux me remettre à trottiner. Du plat, encore du plat,
heureusement que le parcours est réputé « cassant » ! Ma douleur
au genou s’apaise, elle ne me dérangera plus jusqu’à l’arrivée.
Enfin, le sentier se met à
grimper. En montée, pas de souci, j’avance. Je reviens sur plusieurs personnes. Ascension de la Tour du Merle
sans problème. Redescente courte et raide, avant d’atteindre le ravitaillement
de Plan Fournier, le dernier ! Là, ça y est, cela sent l’arrivée, il reste
12 km, mais plus de 900 m de dénivelée positive...
Je repars. De la montée sur un
vrai sentier de montagne en lacets comme je les aime. J’ai mon rythme, je
reviens régulièrement sur d’autres coureurs. Erreur, j’ai oublié de remplir ma
poche à eau au ravitaillement. Je n’ai plus d’eau. Je m’arrête pour la remplir à un
torrent. Je ne me voyais pas ne rien boire jusqu’au bout. Je reprends la
grimpette et, là au moins, je me sens avancer,
gagner du terrain, prendre de l’altitude, avaler les lacets, pas comme lors de
cette terrible descente vers le Laisonney. Je suis fatiguée, bien sûr, mais pas
vidée, mes jambes répondent encore au dénivelée. Je continue à revenir sur
d’autres coureurs. Les bâtons me sont une aide précieuse pendant ces montées.
Contrairement à la majorité des coureurs que je croise, je me fais plaisir dans
cette belle montée!
Arrivée au Refuge du Grand Bec,
le plus gros du dénivelé est derrière moi. Il faut ensuite monter encore un
peu, s’ensuit une longue traversée descendante avant les derniers 100 mètres de
dénivelé qui permettent d’atteindre le Col de Leschaux, dernier col. A
l’arrivée eu Refuge du Grand Bec jusqu’au milieu de la redescente vers Pralognan,
l’ambiance et le terrain font très « montagne », grandes étendues de
roches, raréfaction de la végétation. J’aime beaucoup, je m’attendais à ce que
le parcours évolue plus longtemps dans ce type de terrain. Je trouve un peu
longue la traversée descendante, le sommet du col me paraît bien loin, mais,
une fois la traversée terminée, j’avale les derniers mètres de dénivelée. Comme
je l’aurais attendu ce Col de Leschaux ! J’appréhende les premiers mètres
de la descente. On nous a dits qu’ils étaient délicats. Le CRS au sommet me
rassure. Rien de bien méchant, en effet, simplement quelques portions raides.
Je m’engage dans la descente, je
suis sur un petit nuage, je flotte, c’est génial, je vais y arriver ! Je
reste très concentrée, le sentier est raide, étroit, escarpé, avec la fatigue,
une chute, une blessure pourrait arriver très vite. Très régulièrement, je me
répète de rester concentrée jusqu’au bout, qu’il faut à tout prix éviter
l’erreur bête d’inattention. Pralognan en bas, toujours en bas. Je me suis
tellement préparée psychologiquement à trouver cette descente horrible et
interminable que, du coup, je l’encaisse plutôt bien ! Et je préfère les
vrais petits sentiers de montagne aux larges pistes carrossables en pente
douce !
Le bas, une légère remontée, qui
fait pester le coureur qui me suit, et j’arrive sur les hauteurs du village de
Pralognan, sur la route. Là, j’ai le sourire et la patate ! J’allonge la
foulée, et soudain, l’arche d’arrivée à ma gauche. Quoi, il faut aller à
droite ? C’est quoi la blague ? Vous délirez ? Eh non,
l’organisation nous a prévu un bon km de rab’, histoire de nous faire passer
par le rue principale du village. Je déteste ça ! Ca se voit qu’ils n’ont
pas fait la course ceux qui ont pondu cette arrivée à la noix ! C’est le
genre de petits détails qui décrédibilise une organisation de course. La preuve
que personne ne s’est mis à la place des coureurs…
Bref, je fais donc le joli petit
détour en rageant intérieurement, passe à grandes foulées dans la rue
principale et…franchis la ligne d’arrivée ! Toujours un moment si étrange,
on l’a tant attendu, tant imaginé, depuis des jours, des heures, des minutes,
et, à vivre, c’est juste un instant, qui passe comme un éclair. Sa fugacité
annihilerait presque les efforts fournis pour le vivre, cet instant. A peine
vécu, il disparaît. On nous enlève la
puce du dossard. Et voilà. C’est fini. 11h14 d’effort. Il est 16h15.
Encore une belle victoire contre
la fatigue et contre moi-même. Je suis heureuse d’avoir terminé cette course,
au parcours un peu décevant mais qui restera une magnifique aventure
intérieure, et un superbe voyage à travers la Vanoise.
Mathias : 9h40, 19ème au
scratch, 6ème V1.
Moi : 11h14, 61ème
au scratch, 2ème SEF, 6ème au scratch femmes.
Parcours: Pralognan - Col de la Vanoise - Refuge de la Leisse - Col de la Leisse - Val Claret - Col du Palet - Le Laisonnney-d'En-Bas- la Tour du Merle- Plan Fournier - Refuge du Grand Bec - Col de Leschaux- Pralognan
Matériel: Short en mérinos, t-shirt manches courtes, manchons pour les avant-bras pour se protéger du froid, chaussettes "Boosters" pour les mollets, paires de gants légers, buff, veste de pluie, paire de chaussettes de rechange et t-shirt à manches longues qui resteront dans le sac, sac Salomon S-Lab, Saucony Xodus aux pieds, bâtons Camp Xenon, 6 barres (5 consommées).
Site du Tour de la Grande Casse
Parcours: Pralognan - Col de la Vanoise - Refuge de la Leisse - Col de la Leisse - Val Claret - Col du Palet - Le Laisonnney-d'En-Bas- la Tour du Merle- Plan Fournier - Refuge du Grand Bec - Col de Leschaux- Pralognan
Matériel: Short en mérinos, t-shirt manches courtes, manchons pour les avant-bras pour se protéger du froid, chaussettes "Boosters" pour les mollets, paires de gants légers, buff, veste de pluie, paire de chaussettes de rechange et t-shirt à manches longues qui resteront dans le sac, sac Salomon S-Lab, Saucony Xodus aux pieds, bâtons Camp Xenon, 6 barres (5 consommées).
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