Du 14 au 17 mai, une belle escapade dans le Mercantour!
La découverte de la Vallée des Merveilles et de ses inscriptions datant de l'âge de bronze, l'ascension de la cime du Mont Gélas pour Mathias, baignades dans le torrent et flâneries dans Saint Martin de Vésubie. Un bon bol d'air et de montagne.
Un aperçu avec le récit de notre jolie boucle du 2ème jour:
Réveil vers 7h. Nous nous
préparons et sommes en route vers 8h10. La météo annonçait une importante
dégradation. Pour l’instant, le temps tient, mais les nuages s’amoncellent à
l’horizon. Nous avons repéré une belle boucle permettant de découvrir un peu
plus profondément le Mercantour.
Toujours au milieu des bouquetins
et des chamois, nous atteignons notre 1ère étape, le lac Autier. Là,
le mauvais temps nous rattrape, nuages, vent, la température chute. Au-delà,
c’est la neige. Nous faisons une pause, non pas pour chausser les skis (cela
pourrait presque !) mais pour nous équiper un peu plus chaudement, guêtres
sur les chaussures, chaussettes montantes pour ma part. Nous sommes partis
légers, donc n’avons pas beaucoup de rab’ de vêtements, la condition de survie,
c’est d’avancer ! Nous avançons donc, les pieds dans la neige et la tête
dans les nuages. Je me sens un peu fatiguée de la veille, mais n’avais pas
envie de m’arrêter plus bas, j’avais envie d’aller voir au-dessus, de l’autre côté.
Maintenant, c’est parti. Nous remontons dans la neige jusqu’à un collu, étroit
et raide. Nous avions repéré sur la carte que nous avions un passage hors
sentier juste au-dessus du lac Autier, normalement de courte durée.
Mathias s’engage pour franchir le
collu. Je le vois taper énergiquement ses pieds dans la neige pour ne pas
glisser. Un doute m’étreint, n’est-ce pas trop raide pour être franchi avec de
simples baskets ? Mathias m’assure que non. Je cesse de trop réfléchir et le suis,
concentrée sur mes pas, c’est vrai, ce n’est pas si dur, Mathias m’a fait de
très bonnes traces, et mes baskets tiennent admirablement bien sur la neige. Je
me laisse emportée par l’ambiance et par le rythme de l’effort. J’aime cet
effort là, tout simple, gravir une pente assez raide, de préférence en neige,
de face, en appuis sur les bâtons : le petit coup avec la pointe de la
chaussure à chaque pas, le pied qui jauge, très vite, si cela tient ou pas,
prendre appui sur la jambe, et recommencer, le souffle qui s’accélère, la tête
toute entière dans l’action, contrôler l’essoufflement, contrôler les pas. Et,
le meilleur, l’arrivée, le regard qui plonge de l’autre côté, la petite
décharge d’endorphines qui suit tout pic dans l’effort, la chaleur dans tout le
corps. Nous sommes à la Baisse du Lac Autier.
Le fameux collu |
Le temps se gâte encore,
maintenant, il grêle, neigeote. J’appréhende la descente au début, mais la
neige est suffisamment ramollie, la cavalcade/glissade est un plaisir !
Nous nous octroyons un petit extra en montant à la Baisse de Valmasque. Petite
pause, il est 10h30, je me dis qu’il suffit de se laisser descendre
tranquillement jusqu’au refuge de Nice. Oui, il suffit…
Nous nous engageons donc dans la
descente, longeons un premier lac, à demi pris par les glaces, avec d’étranges
concrétions glaciaires sur ses rives. Je me dis que le refuge de Nice est au
bout du lac. Eh non, un 2ème lac. Le refuge sera au bout. Eh non, un
3ème lac…Je commence à perdre ma bonne humeur, il fait toujours
mauvais, il grêle, je commence à avoir sérieusement froid, je me sens aussi
fatiguée nerveusement. Longer ces lacs comporte plusieurs traversées un peu
délicates sur la neige, rien de très difficile, mais qui me demande toutefois
une certaine attention. Et là, j’ai envie d’arrêter de faire attention. Au bout
du 3ème lac…le refuge. Descente casse-gueule sur des rochers
recouverts de grêle, un panneau devant le refuge : Refuge de
Valmasque…Quoi ! Mais ce n’est pas le refuge de Nice ?? Je sens comme
un nœud à l’estomac…Le repos, ce n’est pas pour tout de suite.
Ambiance... |
Pause pique-nique au refuge, je
grelotte de froid et ai un peu de mal à encaisser la nouvelle de deux heures de
crapahut supplémentaires…si le col que Mathias a repéré sur la carte passe…Ambiance
glaciale pendant cette brève pause. Heureusement, le temps s’améliore, et nous
repartons sous le soleil ! Il nous faut revenir sur nos pas, remonter le
dernier lac, puis passer sur l’autre rive et monter en face. Nous trouvons un
vague sentier. Mais, à nouveau, il faut remonter un névé bien raide, nouvelle
petite angoisse, comme ce matin, je m’enjoins de ne pas trop
« cogiter » et me concentre sur mes pas. Ouf, le haut du névé !
Puis, traversée vers la droite avant d’atteindre un replat. Lecture de la
carte, après une petite hésitation, il fait bien prendre le col à gauche.
Dernier névé raide et, le col, le Pas de la Fous. Yes ! Ce coup-ci, on
tient le bon bout !
Dans la montée au Pas de la Fous |
Nous perdons un peu de temps dans
la descente, à traverser, à suivre d’autres races. Et la météo se dégrade
nettement à nouveau, retour de la grêle et du vent. Nous plongeons vers un
autre lac, et, enfin, nous apercevons le refuge de Nice. Je l’aurais attendu
celui-là ! Nous ne sommes plus qu’à une heure de la voiture. Nous
cherchons l’entrée du refuge d’hiver, peinons à la trouver, et décidons
finalement de continuer. Encore un lac à longer. L’ambiance est hivernale,
austère, une fine neige tient au sol, le tonnerre gronde au loin. Il nous tarde
d’arriver ! Cette descente durera juste un plus d’une heure mais me paraît
très longue. Je m’attendais à un bon sentier où nous allions pouvoir courir, la
sente serpente dans les rochers et les pierriers, courir y est malaisé. Mathias
prend de l’avance et je termine seule, en courant tout de même, sur la dernière
portion bien roulante le long du torrent.
Pont du Countet :
15h45 !
Une belle journée en montagne, au
croisement du trail, de la randonnée, et de l’alpinisme. Je n’aime pas trop le
terme « d’alpi-trail », ni celui de « fast-hicking », mais
il s’agit bien de quelque chose qui s’en rapproche, crapahuter en montagne en
étant léger, rapide, agile, ou du moins en tentant de l’être.
Durée totale : 7h30
Itinéraire suivi : Pont
du Countet – Lac Autier – Baisse du Lac Autier – Baisse de Valmasque – Refuge
de Valmasque – Pas de la Fous –Refuge de Nice –Pont du Countet.
Itinéraire que nous avions prévu de suivre (!!): Pont du Countet - Lac Autier - Baisse du Basto - Lac Niré - Refuge de Nice - Pont du Countet
Itinéraire que nous avions prévu de suivre (!!): Pont du Countet - Lac Autier - Baisse du Basto - Lac Niré - Refuge de Nice - Pont du Countet
Matériel : t-shirt
manches courtes, short, t-shirt manches longues, coupe-vent, buff, lunettes de
soleil, guêtres, chaussettes montantes type « Booster », sac de trail
de 15-20L, bâtons.
Chaussures : Saucony
Xodus pour moi, top sur la neige !
Salomon XA Pro 3D pour Mathias.
Ce qu’il nous manquait :
une paire de gants légers, un collant long, une petite polaire.
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