lundi 1 juin 2015

Retour à l'alpinisme estival: le couloir Maximin le 31 mai 2015 (Oisans)




Nous avons déjà fait une tentative la veille...Mais l'absence de regel a compromis la course. Nous avons donc décidé de retenter notre chance le lendemain. Avec plus de succès!


Après une bonne nuit à la belle étoile juste à côté du refuge de la Lavey, nous nous réveillons à 4h45, départ à 5h35.
C’est parti pour une approche bien physique ! Presque 1000m de dénivelé sur de larges pentes de neige, de plus en plus raides, où l’impression de ne pas avancer domine. Je n’aime pas du tout cet effort. La monotonie, l’absence de geste technique, ou de cette petite pointe d’angoisse qui suggère « mieux vaut ne pas tomber », qui détournerait l’attention du seul effort, font que l’esprit se focalise uniquement sur le ressenti physique. Que mes pieds sont lourds ! Que cette pente est raide ! Mais, je n’avance pas d’un poil ! Mathias, impatient, trace « dré dans l’pentu ». Je m’évertue à faire quelques zigzags pour m’économiser. Je fixe la rimaye, qui paraît toujours aussi lointaine.


Trempés de sueur, nous l’atteignons enfin cette rimaye. Nous la franchissons à son extrémité gauche, en nous aidant du rocher. Le passage est un peu technique et physique, Mathias s’en sort sans encombre et m’assure du haut. La première partie du couloir est la plus raide.  Les qualités de neige alternent, tendre d’abord, puis un plus dure, puis plutôt molle. Une fois le premier tiers du couloir franchi, cela « déroule plus ». Nous avançons régulièrement, à un bon rythme. Je me sens beaucoup mieux que pendant la remontée de névé. Il faut dire que, pour moi, tout est plus aisé, les marches sont faites, je n’ai qu’à y poser mes pieds. J’aime cette sensation de progresser rapidement en utilisant ses 4 membres.

 Il est 8h30 quand nous atteignons le sommet du couloir, nous avons mis un peu moins de 3h depuis le refuge. 2h45 clame Mathias. Petite pause, nous enlevons nos crampons et allons faire un petit tour en direction de la Pointe Maximin. Le rocher est pourri, tout est instable, nous montons jusqu’à une petite pointe en contrebas et décidons de ne pas aller plus loin. Nous avons décidé de descendre sur un autre itinéraire en traversant les arêtes.Très vite, nous nous rendons compte qu’il reste trop de neige pour effectuer cette traversée. La crainte que m’inspire la descente par le couloir  est compensée par le côté connu de l’itinéraire, et sa rapidité. Au moins, nous serons vite en bas !
Petit tour en direction de la pointe Maximin

Je m’engage donc dans la descente, la concentration est de rigueur. Il n’y a pas de possibilité de se protéger mais en revanche les pieds font de grosses marches, peut-être à tort, je trouve cela rassurant. Dans la portion la plus raide, à l’ombre, la neige est dure, et le contraste me perturbe. Je perds de l’énergie à désancrer mes piolets à chaque pas et ralentis assez nettement la cadence. A nouveau, le franchissement de la rimaye est le passage le plus délicat. Impression désagréable que l’on va se jeter dans le vide…
Nous voilà tous les deux en bas.
Descente tranquille jusqu'au refuge que nous atteignons à 13h.


Refuge-refuge : 7h30
Rimaye-haut du couloir : 1h
Haut du couloir- rimaye : 1h10. Eh oui, plus rapides à la montée qu’à la descente. C’est parce qu’à la descente, c’était moi qui donnais le rythme !

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