mercredi 20 mai 2015

4 jours dans le Mercantour


 

Du 14 au 17 mai, une belle escapade dans le Mercantour!





La découverte de la Vallée des Merveilles et de ses inscriptions datant de l'âge de bronze, l'ascension de la cime du Mont Gélas pour Mathias, baignades dans le torrent et flâneries dans Saint Martin de Vésubie. Un bon bol d'air et de montagne.

Un aperçu avec le récit de notre jolie boucle du 2ème jour:


Réveil vers 7h. Nous nous préparons et sommes en route vers 8h10. La météo annonçait une importante dégradation. Pour l’instant, le temps tient, mais les nuages s’amoncellent à l’horizon. Nous avons repéré une belle boucle permettant de découvrir un peu plus profondément le Mercantour. 

Toujours au milieu des bouquetins et des chamois, nous atteignons notre 1ère étape, le lac Autier. Là, le mauvais temps nous rattrape, nuages, vent, la température chute. Au-delà, c’est la neige. Nous faisons une pause, non pas pour chausser les skis (cela pourrait presque !) mais pour nous équiper un peu plus chaudement, guêtres sur les chaussures, chaussettes montantes pour ma part. Nous sommes partis légers, donc n’avons pas beaucoup de rab’ de vêtements, la condition de survie, c’est d’avancer ! Nous avançons donc, les pieds dans la neige et la tête dans les nuages. Je me sens un peu fatiguée de la veille, mais n’avais pas envie de m’arrêter plus bas, j’avais envie d’aller voir au-dessus, de l’autre côté. Maintenant, c’est parti. Nous remontons dans la neige jusqu’à un collu, étroit et raide. Nous avions repéré sur la carte que nous avions un passage hors sentier juste au-dessus du lac Autier, normalement de courte durée.

Mathias s’engage pour franchir le collu. Je le vois taper énergiquement ses pieds dans la neige pour ne pas glisser. Un doute m’étreint, n’est-ce pas trop raide pour être franchi avec de simples baskets ? Mathias m’assure que non.  Je cesse de trop réfléchir et le suis, concentrée sur mes pas, c’est vrai, ce n’est pas si dur, Mathias m’a fait de très bonnes traces, et mes baskets tiennent admirablement bien sur la neige. Je me laisse emportée par l’ambiance et par le rythme de l’effort. J’aime cet effort là, tout simple, gravir une pente assez raide, de préférence en neige, de face, en appuis sur les bâtons : le petit coup avec la pointe de la chaussure à chaque pas, le pied qui jauge, très vite, si cela tient ou pas, prendre appui sur la jambe, et recommencer, le souffle qui s’accélère, la tête toute entière dans l’action, contrôler l’essoufflement, contrôler les pas. Et, le meilleur, l’arrivée, le regard qui plonge de l’autre côté, la petite décharge d’endorphines qui suit tout pic dans l’effort, la chaleur dans tout le corps. Nous sommes à la Baisse du Lac Autier.

Le fameux collu

Le temps se gâte encore, maintenant, il grêle, neigeote. J’appréhende la descente au début, mais la neige est suffisamment ramollie, la cavalcade/glissade est un plaisir ! Nous nous octroyons un petit extra en montant à la Baisse de Valmasque. Petite pause, il est 10h30, je me dis qu’il suffit de se laisser descendre tranquillement jusqu’au refuge de Nice. Oui, il suffit…
Nous nous engageons donc dans la descente, longeons un premier lac, à demi pris par les glaces, avec d’étranges concrétions glaciaires sur ses rives. Je me dis que le refuge de Nice est au bout du lac. Eh non, un 2ème lac. Le refuge sera au bout. Eh non, un 3ème lac…Je commence à perdre ma bonne humeur, il fait toujours mauvais, il grêle, je commence à avoir sérieusement froid, je me sens aussi fatiguée nerveusement. Longer ces lacs comporte plusieurs traversées un peu délicates sur la neige, rien de très difficile, mais qui me demande toutefois une certaine attention. Et là, j’ai envie d’arrêter de faire attention. Au bout du 3ème lac…le refuge. Descente casse-gueule sur des rochers recouverts de grêle, un panneau devant le refuge : Refuge de Valmasque…Quoi ! Mais ce n’est pas le refuge de Nice ?? Je sens comme un nœud à l’estomac…Le repos, ce n’est pas pour tout de suite.

Ambiance...

Pause pique-nique au refuge, je grelotte de froid et ai un peu de mal à encaisser la nouvelle de deux heures de crapahut supplémentaires…si le col que Mathias a repéré sur la carte passe…Ambiance glaciale pendant cette brève pause. Heureusement, le temps s’améliore, et nous repartons sous le soleil ! Il nous faut revenir sur nos pas, remonter le dernier lac, puis passer sur l’autre rive et monter en face. Nous trouvons un vague sentier. Mais, à nouveau, il faut remonter un névé bien raide, nouvelle petite angoisse, comme ce matin, je m’enjoins de ne pas trop « cogiter » et me concentre sur mes pas. Ouf, le haut du névé ! Puis, traversée vers la droite avant d’atteindre un replat. Lecture de la carte, après une petite hésitation, il fait bien prendre le col à gauche. Dernier névé raide et, le col, le Pas de la Fous. Yes ! Ce coup-ci, on tient le bon bout !

Dans la montée au Pas de la Fous

Nous perdons un peu de temps dans la descente, à traverser, à suivre d’autres races. Et la météo se dégrade nettement à nouveau, retour de la grêle et du vent. Nous plongeons vers un autre lac, et, enfin, nous apercevons le refuge de Nice. Je l’aurais attendu celui-là ! Nous ne sommes plus qu’à une heure de la voiture. Nous cherchons l’entrée du refuge d’hiver, peinons à la trouver, et décidons finalement de continuer. Encore un lac à longer. L’ambiance est hivernale, austère, une fine neige tient au sol, le tonnerre gronde au loin. Il nous tarde d’arriver ! Cette descente durera juste un plus d’une heure mais me paraît très longue. Je m’attendais à un bon sentier où nous allions pouvoir courir, la sente serpente dans les rochers et les pierriers, courir y est malaisé. Mathias prend de l’avance et je termine seule, en courant tout de même, sur la dernière portion bien roulante le long du torrent.
Pont du Countet : 15h45 ! 

 Une belle journée en montagne, au croisement du trail, de la randonnée, et de l’alpinisme. Je n’aime pas trop le terme « d’alpi-trail », ni celui de « fast-hicking », mais il s’agit bien de quelque chose qui s’en rapproche, crapahuter en montagne en étant léger, rapide, agile, ou du moins en tentant de l’être.

Durée totale : 7h30



Itinéraire suivi : Pont du Countet – Lac Autier – Baisse du Lac Autier – Baisse de Valmasque – Refuge de Valmasque – Pas de la Fous –Refuge de Nice –Pont du Countet.

Itinéraire que nous avions prévu de suivre (!!): Pont du Countet - Lac Autier - Baisse du Basto - Lac Niré - Refuge de Nice - Pont du Countet




Matériel : t-shirt manches courtes, short, t-shirt manches longues, coupe-vent, buff, lunettes de soleil, guêtres, chaussettes montantes type « Booster », sac de trail de 15-20L, bâtons.


Chaussures : Saucony Xodus pour moi, top sur la neige !

Salomon XA Pro 3D pour Mathias.


Ce qu’il nous manquait : une paire de gants légers, un collant long, une petite polaire.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire